Réalisateur-Réalisatrice

BARBARA ULRICH

Barbara Ulrich s’est d’abord fait connaître grâce à son rôle emblématique dans Le Chat dans le sac (1964), réalisé par son conjoint feu Gilles Groulx. Avec son jeu naturel et sa présence forte à l’écran, Ulrich incarnait l’esprit d’une jeunesse en quête d’identité et de changement dans un Québec en pleine transformation.

BARBARACADABRA marque ses débuts en réalisation à l’âge de 80 ans.

RENAUD LESSARD

Jeune adulte, il vit une première expérience de plateau à Bollywood. Il tombe ensuite amoureux du cinéma iranien et développe à l’université une fascination profonde pour le paysage culturel unique du Québec, sa terre natale. Pour décrire ses films, la presse a utilisé des expressions telles que «figure d’OVNI enflammé», «échappe aux classifications», «une petite secousse tectonique dans notre cinéma», «pur cinéma direct, avec humour, tendresse et singularité» et «irrésistible».

BARBARACADABRA est son deuxième long-métrage réalisé en tandem.

Est-ce que Barbaracadabra est un film de Cinéma direct?

BARBARA : Oui, ça correspond au schéma du cinéma direct dans le sens que nous n’avions ni scénario, ni liste de plans ; nous décidions ce que nous allions tourner soit la veille, soit le jour même et puis nous avons tout préparé (costume, maquillage, look, mise en plan, caméra) et nous avons également saisi des moments imprévus. Barbaracadabra, c’est le résultat d’un processus de création en mouvement perpétuel, une œuvre autoréflexive : ce sont des caractéristiques essentielles d’un film de cinéma direct.

RENAUD : Avec le recul, je peux dire que je voulais faire un film de vieux, un film inspiré de l’esthétique de l’époque où Barbara faisait ses débuts au cinéma. Barbara, elle, souhaitait faire un film de jeunes, formellement très contemporain. Ce décalage entre nos visions a créé une tension fertile. Notre création se situe quelque part entre désir de sagesse et d’insubordination. En ce sens, Barbaracadabra évite les catégories : le film est à la fois cinéma direct, fiction, documentaire, expérimental... C’est une drôle de bibitte.

INTENTIONS

Comme nos prédécesseurs, nous avons voulu capter une vérité brute, celle qui se manifeste dans l’imprévu et l’accidentel. Ainsi, Barbaracadabra se veut un film-expérience, un objet inclassable qui, loin de proposer des réponses définitives, cherche à interroger le spectateur. Il s’agit d’un tour de magie où l’illusion, cette fois, ne cache rien, mais révèle tout, même les désillusions. 

-Renaud

Plus d'un demi-siècle à avoir été tour à tour muse de Groulx et icône du cinéma québécois, j'ai voulu reprendre le pouvoir sur mon image et mon récit. Je ne me suis pas contentée de réaliser une œuvre : je la façonne, la questionne et la déconstruit. Cette aventure, parfois malhabile, a été rendue possible grâce à mon complice, Renaud, un ami cinquante ans plus jeune que moi. Je lui dois une fière chandelle d'avoir persévéré en dépit de mes hésitations.

-Barbara